Fintechs

Les Fintechs et le financement court terme

Il n’est pas un jour sans que nous n’entendions parler du bouleversement technologique qui se met en place sous nos yeux. Les Fintechs, néologisme résultant de la contraction des mots « finance » et « technologies », font maintenant partie du paysage. Après avoir évolué discrètement, ces sociétés sont désormais installées et se sont structurées autours de fédérations comme France Fintech et sont également labélisées par le pôle Finance Innovation.

Initialement crées dans le but d’accompagner les utilisateurs et d’améliorer leur expérience client, les Fintechs ont su apporter des offres alternatives ou complémentaires à celles des acteurs traditionnels. Ces vides, jusque-là justifiés par les uns par une absence de marché significatif ou par les autres par une incapacité technique de traitement ont permis à ces nouveaux prestataires de trouver leur place.

L’essor de ces jeunes pousses, dont les offres de services ont souvent été adossées à celles des banques (comme les agrégateurs de comptes) a poussé ces dernières à réfléchir à leur positionnement.

Dans ce paysage en mutation permanente, des acteurs ont disparu, fusionné ou ont été rachetés… souvent par les banques !

Si un pan des Fintechs est en phase de concentration, le segment du financement de créances B2B reste très dynamique. Pour des raisons règlementaires, la France avait accumulé un peu de retard par rapport aux pays anglo-saxons. Depuis, plusieurs Fintechs françaises ont pu se développer dans l’hexagone, des Fintechs étrangères et notamment d’origine Belge ou du Royaume-Uni ont également réussi à s’implanter dans le cadre d’un déploiement européen. Si on ne peut pas encore parler de « Licorne » (start-up valorisée plus d’un milliard de dollars) ces nouveaux acteurs affichent de grandes ambitions.

Dans le monde du financement court terme et spécifiquement en affacturage, la possibilité de mettre en place une solution de mobilisation de créances est offerte aux entreprises à condition qu’elles soient en mesure de répondre à des critères bien précis. Le premier d’entre eux, commun à l’ensembles des solutions d’affacturage, est le principe d’unicité de compte du débiteur qui impose de raisonner par client cédé. L’entreprise s’engage à céder au factor l’ensemble des factures d’un même débiteur. Notamment justifiés pour des raisons de maitrise du risque, le respect de ces critères est contractualisé. En contrepartie, l’entreprise bénéficie d’une ligne de financement importante et stable.

Bien que les règles aient été largement assouplies depuis quelques années, ces dernières ont constituées une vraie opportunité pour de nouveaux entrants.

En effet, afin d’attaquer le marché, le premier avantage mis en avant par les Fintechs en financement de créances est la capacité de fonctionner « à la facture ». Ainsi, en contournant le principe d’unicité de compte, une société peut choisir de ne recourir à ces solutions que dans la stricte limite de ses besoins. Outre le financement des multiples motifs de décalages de trésorerie, la solution peut favoriser l’acceptation de commandes importantes que la société ne pourrait supporter faute de trésorerie.

Un autre levier de pénétration du marché a été l’absence d’engagement de volume ou de durée.

Ces avantages mis en avant ont permis aux Fintechs la conquête de nouveaux clients mais ont également attiré l’attention de leurs concurrents naturels : les sociétés d’affacturage, filiales de banques.

En effet, si la progression du marché de l’affacturage a été tirée par la mise en place de contrats sur des ETI et corporates, le marché du financement de créances a jusque-là très mal servi les TPE et les entreprises aux besoins limités. Le fonctionnement des Fintechs étant très favorable à cette nature de clientèle, les factors y voient une opportunité dans l’acquisition et le traitement de ces flux.

La réaction s’est très peu fait attendre : les factors ont également lancé des services similaires.

Dans un monde aux taux de financement écrasés, l’atteinte du seuil de rentabilité ne peut se faire qu’à travers une course aux volumes. Le positionnement d’un service sans contraintes et à la carte peut devenir une menace après avoir été une opportunité.

Les Fintechs ont cependant su s’imposer par leur agilité et le marché n’est pas totalement servi. Le financement court terme « bancaire » ne représente approximativement qu’¼ du crédit inter-entreprises.

Les entreprises utilisatrices continueront donc certainement à voir le marché évoluer pour leur plus grand bénéfice !

 

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