AU Group et EY se sont rapprochés pour réaliser, en commun, une étude sur les défaillances d’entreprises. Cette analyse est basée sur les données produites par Allianz Trade. Elle apporte un éclairage sur le profil des entreprises en difficulté, les secteurs et les régions les plus concernés et elle présente également la vision d’experts financiers et d’acteurs de l’écosystème des entreprises en difficulté, à travers leurs témoignages et leur perception des tendances pour 2023.
Olivier de La Pontais – Directeur Grands Comptes AU Group – et Guillaume Cornu – Partner, Turnaroud Restructuring Services leader and Strategy & Transactions Market Leader France Ernst & Young Advisory – présentent en quelques minutes les principaux axes d’analyse de l’étude et les points clefs à retenir. |
Editorial (février 2023)
Par Vivien de Lassée – Directeur Général, AU Group
Et Guillaume Cornu – Partner, Turnaround Restructuring Services Leader and Strategy &Transactions Market Leader France – Ernst & Young
Après avoir atteint un plancher inédit en 35 ans en 2021 – seules 27 592 procédures collectives ont été enregistrées, l’exercice 2022 semble se normaliser sans pour autant être comparable aux années pré Covid, avec 41 020 défaillances constatées.
Ce retour à la normale n’est pas si surprenant. Dans notre étude publiée l’année dernière, nous constations en effet dès décembre 2021 une remontée des défaillances, marquée par une augmentation des dossiers en prévention et en conciliation notamment. En 2022, ce phénomène s’est donc confirmé, s’accélérant mois après mois. Quid de 2023 ? Selon Allianz Trade, la tendance devrait s’accentuer. Une augmentation de 41% des défaillances est attendue.
Parmi les principales défaillances déplorées en 2022, citons :
- Geoxia (CA 261M€), Camaïeu (CA 300M€) ou Scopelec (CA 463M€), en liquidation judiciaire
- Clestra Hauserman (CA 77M€), en redressement judiciaire
Toutefois, la grande majorité des procédures collectives a surtout concerné des sociétés récentes et de petites tailles, structurellement plus fragiles que les autres.
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« Explosion du coût de l’énergie, remontée de l’inflation, ruptures des chaines d’approvisionnement, flambée des prix des matières premières … ces tendances macroéconomiques négatives, auxquelles s’ajoutent les incertitudes géopolitiques pèsent sur le développement des entreprises qui doivent parallèlement faire face à une baisse des aides de l’état. »
– Vivien de Lassée, Directeur Général, AU Group
Explosion du coût de l’énergie, remontée de l’inflation, ruptures des chaines d’approvisionnement, flambée des prix des matières premières, tensions sociales, hausse des taux d’intérêt… ces tendances macroéconomiques négatives, auxquelles s’ajoutent les incertitudes géopolitiques – conflit russo-ukrainien, guerre larvée entre Taïwan et la Chine… – pèsent sur le développement des entreprises qui doivent parallèlement faire face à une baisse des aides de l’état et se plier au remboursement des PGE.
Déjà, nous constatons une augmentation des demandes de rééchelonnement des PGE, via la médiation du crédit ou des procédures de conciliation en fonction de la taille des dossiers.
Une récession en 2023 est-elle une hypothèse crédible ? Déjà, les activités de fusion-acquisition et de LBO donnent des signes de fragilité. Est-ce un signe avant-coureur ?
Pour étudier le profil des entreprises en difficulté en 2022, les secteurs et les régions les plus impactés par les défaillances et décrypter les tendances 2023, EY et AU Group unissent leurs forces pour réaliser cette étude autour d’un panel d’experts :
- Ludovic SUBRAN, Chief Economist – Allianz
- Alexandre MONTAY, Délégué Général – METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire)
- Franck SEBAG, Associé – EY Fast Growing Companies Leader EMEIA & Europe West
- Guillaume CADIOU, Délégué interministériel aux restructurations d’entreprise
- Marc DELERUE, Directeur grand comptes – AU Group, expert en financement du poste clients
Remerciements
Nous tenons à remercier très sincèrement pour leur témoignage et leur contribution :
- Ludovic SUBRAN, Chief Economist – Allianz
- Alexandre MONTAY, Délégué Général – METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire)
- Franck SEBAG, Associé – EY Fast Growing Companies Leader EMEIA & Europe West
- Guillaume CADIOU, Délégué interministériel aux restructurations d’entreprise
- Marc DELERUE, Directeur grand comptes – AU Group, expert en financement du poste clients
Nous remercions également toutes les personnes qui, par leur expertise, ont contribué à la réalisation de cette étude, en particulier Guillaume Cornu, Julien Brindeau, Fabien Terraillot, Mihaela Kirova, Estelle Dupont Aldiolan et Olivier de La Pontais.
Méthodologie
Sources : les données relatives aux défaillances ont été fournies par Allianz Trade. Seules les entreprises qui ont fait l’objet d’un premier jugement en 2022 sont retenues. Ainsi, Camaïeu liquidation judiciaire emblématique de l’année 2022, n’apparaît pas dans nos analyses car la société avait ouvert un redressement judiciaire antérieur à 2022. Si une entreprise a ouvert plusieurs procédures collectives au cours de l’année 2022, seule la dernière procédure connue est prise en compte dans les statistiques présentées. Définition : chaque entreprise correspond à un SIREN et donc à une entité juridique.
« Au cours des douze derniers mois, les sociétés d’affacturage françaises ont acheté plus de 400 milliards d’euros de créances. … Le marché poursuit une croissance à deux chiffres, maintenant l’affacturage comme la première source de financement court terme des entreprises. »
– Marc Delerue, Directeur Grands Comptes, AU Group – Expert en financement du poste clients
« Renforcer les outils de BFR est plus que jamais d’actualité pour les entreprises »
Dans le contexte de crise sanitaire, les entreprises ont pu recevoir l’appui de l’Etat au travers des prêts garantis (PGE) mais elles sont aujourd’hui redevables d’une dette. 2022 était l’année du début des remboursements qui ont majoritairement été étalés sur quatre ans avec l’année de franchise supplémentaire.
La période d’amortissement de ces prêts aura un impact immédiat sur la trésorerie disponible des sociétés et sur leurs capacités d’investissement.
Largement démocratisé et prenant une place de plus en plus importante dans le financement du crédit inter-entreprises, l’affacturage s’impose comme une solution pouvant soutenir les trésoreries des sociétés vendant en B2B.
Au cours des douze derniers mois, les sociétés d’affacturage françaises ont acheté plus de 400 milliards d’euros de créances. Abstraction faite de l’année 2021, le marché poursuit une croissance à deux chiffres, maintenant l’affacturage comme la première source de financement court terme des entreprises.
Les factors permettent de soutenir les ventes tout en contribuant à sécuriser la reprise.
Les factors répondent aux motivations de l’entreprise : financement pur, sécurisation du risque d’impayé, suivi de la relance ou encore approche déconsolidante permettant une optimisation des ratios bilantiels.
Les factors tiennent aussi compte de la taille et du métier de l’entreprise : l’apport en trésorerie dépendra alors des volumes de créances cédées, de leur nature et de la qualité des débiteurs. Une étude approfondie s’impose.
Enfin l’affacturage convient à tout type d’entreprise, qu’elle soit en croissance ou en difficultés. L’analyse des factors reposant sur la qualité des clients et la maîtrise des modalités de facturation, les entreprises en tension y sont donc tout autant éligibles. Quelle que soit la configuration, l’anticipation et une bonne préparation sont les clés de la réussite d’un tel projet.