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Horizon Fintech Episode 1 : comprendre la Blockchain en 3 minutes

Cela fait maintenant plusieurs mois que la blockchain se trouve sur le devant de la scène médiatique, mais en quoi consiste-t-elle réellement ? Est-ce une révolution technologique, comparable à l’émergence d’internet, une nouvelle monnaie, ou encore un remède contre les hackers ? Qu’y a-t-il derrière ce concept, et comment en comprendre les rouages si l’on n’est pas soi-même un technophile accompli ?

Une définition de la blockchain

Blockchain France définit la blockchain comme « une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle ».

Plus concrètement, une blockchain consiste en un registre de données et d’informations pouvant être regroupées en différents blocs, d’où le terme de chaîne de blocs. Ce registre a pour particularité d’être stocké sur une multitude d’ordinateurs, et non sur un serveur unique et centralisé, les ordinateurs faisant office de nœuds du réseau ; ils sont en réalité la clé de la sécurité des données. Il est en effet bien plus compliqué d’attaquer une multitude de machines plutôt qu’un seul serveur, d’autant qu’un ordinateur peut s’arrêter sans compromettre la totalité du réseau.

Par extension, une blockchain est une base de données où est stocké l’historique des échanges réalisés entre les utilisateurs depuis sa création. Cette base est sécurisée et distribuée : étant partagée par l’ensemble des utilisateurs, et ce sans intermédiaire, elle permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Le mathématicien Jean-Paul Delahaye la décrit comme « « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible. »

Mais la véritable révolution de cette technologie réside dans le bitcoin, une monnaie permettant aux utilisateurs de s’échanger de la valeur sans passer par un intermédiaire.

Blockchain et bitcoin

En réponse à la crise financière de 2008 apparaît la première blockchain sous la forme d’une monnaie numérique, le bitcoin. Développée anonymement par un individu portant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, la blockchain est le protocole qui sous-tend le bitcoin. La mise en circulation d’une monnaie cotée, totalement indépendante des intervenants traditionnels, et permettant à plus de 2 milliards d’individus non bancarisés de s’échanger de l’argent constitue en soi une première révolution.

Mais au-delà du phénomène bitcoin, la blockchain révolutionne le comportement des flux financiers. Elle s’accompagne non pas d’une disparition totale des intermédiaires, mais d’une transformation en profondeur des acteurs, des services et des modes de distribution.

C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un nombre important de grandes entreprises du secteur financier s’intéressent de très près à la blockchain : elles la perçoivent à la fois comme une menace et comme une opportunité. Que ce soit en déployant des projets en interne ou en passant par des consortiums, elles tentent de s’approprier cette technologie en l’incorporant à leur stratégie de croissance et à leur organisation.

Blockchain et Fintech

Le secteur bancaire et financier a été le premier à voir l’intérêt de la blockchain, et non sans raisons. Le World Economic Forum estime dans son rapport d’août 2016 que « la blockchain est centrale pour le futur de la finance ». Même si les applications de la blockchain ne se résume pas aux seuls flux financiers, force est de constater que depuis 2 ans, les annonces de projets blockchain prennent souvent racine dans ce secteur, et que nombreuses sont les Fintech à se développer sur la base de cette technologie.

Un certain nombre de ces projets sont abandonnés ou n’aboutissent que partiellement car ils se heurtent à des défis techniques, juridiques ou organisationnels. Pour autant, « si les entreprises ne s’intéressent pas maintenant à la blockchain, le risque est que celle-ci arrive à un point d’inflexion à partir duquel il sera ensuite trop tard », estime le cabinet de conseil EY dans une étude de 2016. On observe ainsi depuis quelques mois de plus en plus de projets arriver à terme, comme la branche Corporate Banking de BNP Paribas qui a réalisé de vrais paiements BtoB transfrontaliers en temps réel. Autre exemple en mai 2017, où CACEIS, filiale du Crédit Agricole spécialisée dans « l’asset servicing », a rejoint le consortium « blockchain » formé l’an dernier par BNP Paribas Securities Services, la Caisse des Dépôts, Euroclear, Euronext et Société Générale, pour créer une infrastructure permettant aux PME de collecter plus facilement des fonds sur les marchés financiers.

Sans pour autant réaliser un inventaire de toutes les initiatives soit des acteurs établis soit des Fintechs en devenir autour de la blockchain, il est intéressant de constater l’enjeux qu’elle représente pour le secteur dans les années à venir. En pleine essor, la blockchain regroupe des investissements croissants, passant de 600 millions de dollars en 2016 à un milliard de dollars prévu à l’horizon 2020. Les business models, la réduction des risques et les modes d’organisation seront tous impactés.

Pour les acteurs financiers établis, il s’agit essentiellement de trouver le moyen d’éviter le syndrome Kodak dès l’apparition des nouveaux usages. Pour reprendre la célèbre formule de Bill Gates : « on surestime toujours les changements qui se produiront dans les deux prochaines années, et on sous-estime ceux qui se produiront dans les dix suivantes. Ne vous laissez par bercer par l’inaction ».

 

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