Les 5 indicateurs économiques favorables de la reprise du PIB italien

Les 5 indicateurs économiques favorables de la reprise du PIB italien

L’Institut National des Statistiques italien – ISTAT avait déjà annoncé une croissance de 0,3% t/t au T2 2015 tirée par la consommation privée. Cette dernière enregistrait alors la progression la plus élevée depuis le T4 2010, grâce au faible niveau d’inflation et à la baisse du prix du pétrole boostant le pouvoir d’achat des ménages. Signe d’une confiance retrouvée, la demande intérieure remonte : en novembre dernier, par exemple, les immatriculations de véhicules neufs ont marqué une forte accélération (+23,5% a/a).

Début décembre 2015, l’ISTAT a d’ailleurs confirmé son estimation de la progression du PIB pour le T3 à 0,2% t/t et plusieurs indicateurs conjoncturels enregistrés en fin d’année laissent à penser que la croissance au T4 2015 devrait aussi être positive.

  • Après sept années de contraction, le climat d’investissement s’améliore légèrement, le remboursement des arriérés gouvernementaux au secteur privé (2,2% du PIB à fin janvier 2015) ayant plus servi à se désendetter qu’à investir. Les achats de machines et d’équipements nouveaux ont cessé de baisser sous l’impulsion des exportations et ont enregistré une hausse de +1.2% t/t au T2 2015. Le secteur du bâtiment, quant à lui, demeure au plus bas depuis 2007 : l’immobilier neuf ne redécolle pas et les prix du logement ont atteint un niveau historique au T1 2015.
  • Le solde de la balance commerciale est en positif depuis 2012 : l’export reprend et les importations diminuent. La chute des prix mondiaux de l’énergie devrait aussi contribuer au développement du surplus commercial entraînant une économie globale d’environ 9 billions d’euros.

En 2015 les exportations italiennes, aidées par la faiblesse de l’euro, ont eu comme destination principale les Pays hors UE. La stratégie de niches a permis aux entreprises de s’affranchir en partie de l’évolution des prix et l’Italie a profité, du fait de son fort positionnement dans la mécanique, la métallurgie et les produits de luxe, du dynamisme des économies émergentes.

  • Le marché de l’emploi s’améliore grâce à la baisse du taux de chômage (11,5% en novembre 2015). La situation des entreprises reste tout de même tendue en raison d’une politique des coûts salariaux à l’arrêt depuis des années et des reformes mises en place tardivement par rapport à d’autres Pays, tels que l’Espagne, l’Irlande et le Portugal.
  • Les tensions sur les marchés obligataires sont retombées depuis l’annonce en 2012 du programme de rachat par la BCE d’obligations émises par les gouvernements de la zone euro. Cependant, l’Italie reste exposée à une perte de confiance des marchés bien que la maturité relativement longue de la dette et le fait que les résidents en détiennent la plus grande partie limitent le risque de non-refinancement.

Le secteur bancaire affiche quant à lui une forte fragilité : lors du stress-test de la BCE d’octobre 2014, 9 des 25 banques ayant échoué étaient italiennes. Les conséquences négatives n’ont pas tardé : en novembre dernier un décret a été adopté en toute urgence pour le sauvetage de 4 banques, suivi de la constitution d’un fonds de solidarité pour aider leurs 140.000 clients ruinés.

  • Malgré des résultats inférieurs aux attentes lors des élections régionales de mai 2015, le Parti Démocrate guidé par Matteo Renzi a maintenu son ambitieux programme de réformes : en mars dernier la coalition de centre-gauche a lancé le Job Act, un décret prévoyant des incitations fiscales pour les entreprises embauchant à durée indéterminée. La progression du PIB et la baisse du chômage peuvent être en partie attribuées à cette mesure.

Le programme du Gouvernement n’est pourtant pas limité au marché du travail, la stabilité politique et la mise en œuvre effective des réformes politiques et économiques constituant un enjeu crucial pour la sortie de crise du Pays. Parmi les chantiers en cours : relancer la compétitivité, accroître l’efficacité du secteur public, aboutir aux reformes du Sénat et du système électoral.

 

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