Panorama macro-économique mondial : une reprise exceptionnellement lente

Lors de la conférence « Réussir le défi de l’ouverture à l’international » qui s’est déroulée fin Novembre à Lyon, Yves Zlotowski, économiste en chef de la Coface a présenté son analyse du panorama macro-économique mondial. Dans la synthèse suivante nous en avons repris les idées fortes.

Nous vivons actuellement une période de reprise exceptionnellement lente. Après la période de récession particulièrement forte que nous avons connu, la logique des cycles économiques voudrait que la reprise intervienne graduellement. Or historiquement on a affaire à la reprise la plus laborieuse connue à ce jour.

Plusieurs facteurs expliquent cette faible reprise de la croissance mondiale : 

Un problème de confiance : lorsque l’on compare la confiance moyenne des entreprises on observe globalement un niveau plus bas après 2010 qu’avant la crise. Ce niveau de défiance s’explique par l’intensité des deux crises financières et par leurs conséquences directes à la fois inattendues et inimaginables. Ainsi l’idée qu’un pays de la zone européenne fasse défaut sur sa dette souveraine était quelque chose d’impossible, avant la Grèce. De même, le fait qu’une banque internationale fasse faillite semblait impensable avant la déroute de Lehman Brothers. Que de tels événements soient désormais possibles ne joue pas en faveur d’un retour de la confiance à court terme.

La contraction du crédit explique également la faible reprise de la croissance. Dans la plupart des pays observés, la dynamique du crédit bancaire tend à se contracter ou à ralentir nettement depuis 2010. Le financement n’est donc pas là pour supporter la reprise de l’activité.

Le constat est clair, les éléments ne sont pas réunis pour une réelle reprise de l’économie mondiale. Les taux de croissance moyens prévus à long terme sont ainsi plus bas qu’avant la crise dans l’ensemble des pays avancés ou émergents. 

Cette situation a une conséquence directe en Europe avec un retour du risque politique, qui se manifeste notamment à travers la montée en puissance des partis anti establishment et protectionnistes. Le succès de ces mouvements politiques est liée au fait que la croissance est moins inclusive, que les inégalités sont considérables et que même s’il y a un peu de croissance, les populations ne la constatent pas au quotidien. D’où  l’impression croissante que les partis en place ne sont pas capables de gérer l’après-crise et la tendance à se tourner vers des mouvements situés aux extrêmes de l’échelle politique.

Autre conséquence directe de cette croissance atone, la montée inquiétante du montant des dettes publiques. Même avec des prévisions relativement optimistes de croissance à long terme, le FMI prévoit un niveau de dettes publiques très élevées. En général, au delà de 90% du PIB, la dette publique atteint un niveau d’alerte et le risque de défaut souverain est très élevé. Or beaucoup de pays sont aujourd’hui dans cette situation en Europe. Dans le cadre de la zone euro, le principal risque est certainement lié au fait que la Banque Centrale Européenne n’a pas le droit d’intervenir directement sur le marché de la dette publique. 

Visionner l’ensemble de l’analyse du panorama macro-économique mondial par Yves Zlotowski, économiste en chef de la Coface. 

 

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