Brésil

Brésil : synthèse de 2017 et perspectives pour 2018

FIN DE RÉCESSION MAIS FUTUR INCERTAIN AU BRÉSIL

2017 marque la fin d’un cycle triennal de forte récession avec une contraction du PIB cumulée de 7% entre 2015 et 2016 et une prévision de croissance marginale de 0,8% cette année.

Deux effets positifs induits : une inflation maîtrisée à 5% et une amorce de réduction des taux bancaires parmi les plus élevés au monde – spread de l´ordre de 5% déflaté.

Le contexte politique reste troublé et les perspectives 2018 floues.

L’adoption de réformes indispensables à la compétitivité du pays – droit du travail et retraite dont le régime est l´un des plus généreux au monde – est bloquée depuis l´implication du Président Temer dans l’un des nombreux scandales de corruption affectant la crédibilité du pays.

Le climat d´incertitude devrait perdurer à minima jusqu’à l’élection présidentielle d´octobre 2018.

 

INSOLVABILITÉ : ÉVOLUTION ET TENDANCE

Le Brésil a instauré en 2005 un régime dit de Recuperação Judicial – équivalent du Chapter XI – visant à accorder un moratoire aux entreprises en difficulté pour réduire leur endettement et éviter la faillite – Chapter VII

Une modification des règles du système visant à améliorer la situation des créanciers est à l’étude.

Après une très forte hausse du nombre de demandes des récupérations judiciaires sur les deux dernières années, la tendance s’inverse en 2017 :

2015 : + 55 % par rapport à 2014

2016 : + 125% versus2014

2017 cumul 10 mois diminution de 25% sur 2016

Orientation au repli moins marquée observée en 2017 en matière de faillites

2015 : 7.3 % versus 2014

2016 : + 12 % sur 2014

2017 de janvier à octobre – 4,4 % (y/y)

La tendance de décrue amorcée devrait se consolider en fonction de projections économiques d’une reprise et de nouvelles réductions escomptées du taux de référence bancaire brésilien.

Etude comparative internationale sur l´insolvabilité des entreprises publiée par la Banque Mondiale (Source Doing business index)

Par rapport à la moyenne des pays de l´OCDE où 73 % des dettes sont recouvrées après 1,7 an avec un coût de 9,1% des valeurs en cause, le Brésil occupe une position fort peu enviable : seuls 15,8% de l’endettement est récupéré à l´issue de 4 ans mais avec des frais de recouvrement de 12 %.

 

IMPACT DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE SUR LE MARCHÉ DE L´ASSURANCE CRÉDIT

Conséquence directe : la défiance des investisseurs se traduit par une dévaluation du Real versus le Dollar et surtout l’Euro préjudiciable aux importateurs ; facteur en revanche plus favorable dans le cas des exportations qui représentent environ 20% du PIB et un poids équivalent des primes de l’assurance-crédit.

La notation du risque pays reste négative avec un impact direct sur les niveaux d’exposition des assureurs crédit, l’aversion au risque générant à son tour une insatisfaction des clients pouvant aboutir au choix extrême de l’auto-assurance.

 

POSITIONNEMENT DES ASSUREURS CRÉDIT IMPLANTÉS AU BRÉSIL

ACE, Chubb, QBE et récemment MERKEL tentent de se positionner par le biais d´un agrément local, sans résultats probants pour l’instant.

D’autres acteurs non habilités notamment CREDIMUNDI ou les Lloyds émettent des polices offshores.

Percée récente et forte d´AIG dont l’offre Excess of loss constitue une alternative appréciée aux formules ground-up traditionnelles des assureurs spécialisés.

 

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES ET TENDANCES DU MARCHE BRÉSILIEN DE L´ASSURANCE CRÉDIT

Marché potentiel considérable encore sous exploité, très compétitif ; le montant des primes émises localement est inférieur à 100 Millions d’Euros compte non tenu de la part, difficile à évaluer, des polices offshore.

L’essentiel du volume de primes est généré par les filiales brésiliennes de multinationales notamment européennes.

On observe une Inadéquation entre une demande accrue liée à la crise et une offre insuffisante de couverture de la part des assureurs sous l’effet d´une aversion au risque.

 

ASPECTS NOTABLES RÉGLEMENTAIRES

Obligation de courtage ; présence des majors internationaux outres 5 courtiers locaux spécialises.

Sans pour autant qu’il existe une obligation d´assurance tout risque existant au Brésil doit être assuré par un contrat émis au Brésil sauf absence d’offre locale à justifier.

De ce fait les contrats offshores sont illégaux ; leur mise en œuvre implique de contourner la législation du contrôle des changes et des sanctions financières.

Libéralisation de la réassurance après la suppression du monopole de l’IRB et sa privatisation.

L’assurance- crédit échappe aux contraintes d’exigences de cessions locales minimales et les engagements peuvent être transférés sans limite auprès de réassureurs étrangers.

 

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