Quelle place pour l’assurance-crédit Excess ?

Nous aurions pu croire en 2009, après la réaction des assureurs-crédit à la crise, que l’âge d’or de l’assurance-crédit Excess était arrivé …

Or, même s’il y a eu beaucoup plus d’études réalisées, ce type d’assurance-crédit nécessite une motivation particulière et reste réservé à certaines entreprises. En effet, outre un chiffre d’affaires minimum, un certain nombre de critères rendent cette assurance particulière. Un tour d’horizon de ses principes nous aidera à mieux comprendre à qui elle s’adresse, ses forces et ses limites.

Le principe de l’assurance-crédit Excess :

Il s’agit d’une assurance qui n’intervient qu’au-delà d’une franchise définie conjointement par l’assuré et l’assureur. En général, cette franchise correspond au niveau de sinistre que l’entreprise accepte d’assumer seule, sans mettre en jeu sa pérennité. L’assurance est donc appelée à intervenir uniquement sur des sinistres importants, ou sur un fort cumul, d’où son autre nom : assurance-crédit Catastrophe.

L’autre grand principe est que l’assureur intervient peu et parfois même pas du tout dans la gestion du risque clients de l’entreprise. La gestion du recouvrement restant également entre ses mains.

Ces principes ont pour conséquence que cette assurance ne peut s’adresser qu’à des entreprises d’une certaine taille (minimum 40 à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) avec un service de Crédit Management déjà structuré, s’appuyant soit sur des compétences internes, soit sur des ressources extérieures (société de renseignement commercial, cabinet de recouvrement, …). En effet, l’assureur n’accepte de laisser à l’entreprise l’entière sélection du risque clients que si elle a confiance dans les procédures et les compétences de son assuré, et après les avoir auditées.

Les atouts de l’assurance-crédit Excess :

Comme nous le devinons, l’assurance-crédit Excess présente 3 grands avantages :

A : une large autonomie dans la gestion des risques clients

B : la liberté de choisir ses partenaires (recouvrement, …)

C : le choix des paramètres de la couverture : en effet, le coût de la prime (en général forfaitaire) dépend des niveaux de franchise (individuelle et globale) et du montant maximum annuel d’indemnité que souhaite l’assuré.

Certains assureurs proposent aussi d’intervenir dans la sélection du risque, mais en accordant des garanties non résiliables, pour une durée pouvant aller jusqu’à un an. C’est une véritable sécurité pour couvrir un marché, ou un temps de fabrication long par exemple.

Les limites de l’assurance-crédit Excess :

Encore faut-il être suffisamment organisé en interne pour opter pour ce type d’assurance !

En effet, le partage des informations avec un assureur peut s’avérer judicieux en particulier sur les dossiers sensibles ou bien en cas de divergence d’appréciation en interne. Par ailleurs, la nature des informations collectées par les assureurs est différente et souvent complémentaire des informations que l’entreprise peut elle-même recueillir en particulier auprès de son service commercial.

Il devient alors nécessaire d’avoir une véritable organisation de gestion du risque en interne, autonome et structurée pour gérer le risque sur la totalité du portefeuille clients.

C’est sans doute la raison pour laquelle des contrats « mixtes », (appelés assurance-crédit Excess concertée) ont vu le jour. Au dessous d’un certain montant de garantie l’assuré définit seul son risque, au dessus il le fait en accord avec l’assureur.

L’autre limite importante est que ce type d’assurance n’est appelé à n’indemniser que les sinistres importants, et par conséquent n’intervient que très peu en fréquence. Il faut donc en accepter le principe et organiser le crédit management en conséquence.

En conclusion :

Nous pouvons redire combien l’assurance-crédit Excess a toute sa place parmi les contrats d’assurance-crédit, et qu’elle continuera probablement à croitre avec le développement des compétences dans les entreprises. Toutefois, c’est un type d’assurance particulier, qui n’est et restera sans doute accessible qu’à un petit nombre d’entreprises, soit à cause de leur taille, soit de par les caractéristiques même des contrats.