Risques d’impayés : Focus sur le marché Suisse

Si les entreprises suisses ont la chance d’être moins confrontées à la faillite et aux défauts de paiement de leurs clients que ne le sont les autres pays de l’Union Européenne sur leur marché domestique, à l’export elles rencontrent les mêmes difficultés et les mêmes risques.

Sur le marché domestique, le montant total de factures impayées s’élevait tout de même à 8 milliards de francs suisses selon Intrum justicia, alors que la même année en Europe, les créances irrécouvrables atteignaient un total de 360 milliards d’euros (chiffres 2013).

En 2013, le nombre de faillites en Suisse s’élève à  5’801, majoritairement dans les secteurs du bâtiment et de la restauration. La même année, on constatait en Italie 14’086 cas, en Allemagne 25’995 cas et en France 63’452 cas. Mais ces chiffres doivent bien sûr être appréciés en pourcentage du nombre total d’entreprises existantes !

Le taux de faillite 2013/2014 par secteur d’activité s’établit selon Credit Suisse comme suit:

  • Chimie : 0,3%
  • Electronique et montres : 0,5%
  • Industrie des machines : 0,7%
  • Commerce de détail : 0,7%
  • Commerce de gros : 0,8%
  • Pharmacie : 0,9%
  • Restauration : 2,3%

Il y a cependant de mauvaises surprises chaque année (Swissair, Petroplus,…) qui rappellent aux chefs d’entreprises suisses que la maitrise des défauts de paiement ne peut pas être ignorée malgré le climat plutôt rassurant de leur pays. L’assurance-crédit est un des outils de gestion leur permettant de faire face à ce risque. Les polices avec des franchises élevées, Excess of Loss ou single Risk sont des solutions idéales pour se couvrir contre les plus gros sinistres et les sinistres exceptionnels.

À l’export, les multinationales et PME suisses doivent logiquement faire face aux mêmes risques que les entreprises européennes car toutes exportent leur production vers les mêmes clients étrangers.

Toutefois, si les entreprises suisses sont touchées par les faillites et/ou impayés de leurs clients, l’exclusivité de leurs produits dans certains secteurs d’activité leur permettent de bénéficier d’un léger avantage par rapport à leurs concurrents de l’UE.

Point d’étonnement pour l’horlogerie, le chocolat et le fromage dont le label suisse, mondialement reconnu et recherché, justifie l’engouement de la clientèle. (On notera que l’exportation fromagère vers la Russie bénéficie actuellement d’une forte hausse en raison de l’embargo européen.) Mais d’autres industries de pointes très innovantes bien que moins facilement associées à l’excellence helvétique telles que la mécanique,  la chimie et l’électrotechnique génèrent à elles seules plus de la moitié des revenus de la Suisse. Les produits et machines issus de ces industries se placent à un stade stratégique de la production chez leurs clients qui privilégient alors la livraison et donc le paiement de ces pièces.

L’ensemble de ces paramètres permet à la Suisse d’être un peu plus épargnée que ses voisins vis-à-vis de l’augmentation des impayés mais elle doit rester vigilante car le risque plane !